Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18/01/2010

DROIT DE REPONSE A FRANCE INTER

DROIT DE RÉPONSE
de Mireille BOUSKELA
Présidente du Syndicat des Psychologues en Exercice Libéral -SPEL
à
Madame Laurence LURET

Madame,

La simpliste voire archaïque définition  des Psychologues que M. Jean-Michel BESNIER, Philosophe et Enseignant à l’Université de la Sorbonne, a faite au cours votre émission Parenthèse le 12 décembre 2009, est fausse et inacceptable de la part d’un Enseignant Universitaire. Elle discrédite l’ensemble des Psychologues et désinforme les personnes qui les consultent.
En effet, Monsieur BESNIER a déclaré pour argumenter son propos au sujet des progrès de la robotique (1): « Du point de vue de ma discipline, qui est la philosophie, depuis des siècles le philosophe essaye de se poser la question ; qu’est-ce qu’avoir une vie intérieure, une petite musique intérieure ; qu’est-ce qui me prouve que vous avez une petite musique intérieure dans votre tête ? Je sais que j’en ai une et que vous en avez-vous aussi, mais en toute rigueur c’est extrêmement difficile de la tester. On a vu au cours du 20ème siècle des Psychologues tirer une conclusion rapide en disant puisqu’on ne sait pas ce qu’est la vie intérieur, ne nous occupons pas de ce qu’est la vie intérieure. Et la Psychologie c’est  simplement l’aptitude à observer que dans certaines circonstances nous adoptons tel ou tel comportement. » Et Monsieur BESNIER d’insister : « Donc, juste on observe des comportements dans certaines situations».

Monsieur BESNIER semble ignorer que la conscience (donc le subjectif) et par conséquent l’inconscient est la préoccupation majeure des psychologues praticiens chercheurs, que nous sommes,  et ce, depuis le début de la discipline existe, laquelle par ailleurs prit son essence, dans la philosophie.  Nombre de psychologues sont également diplômés de philosophie.

Je  choisis parmi toute la littérature du 20ème siècle relative à notre discipline, de citer le livre de Maurice REUCHLIN, Professeur de Psychologie et éminent collègue de M. BESNIER, qui enseigna dans la même  Université, René- Descartes Science humaines-Sorbonne. Cet ouvrage  intitulé « PSYCHOLOGIE », PUF 6e édition revue et corrigée : 1986,( 1re édition : 1977) est une des  références des étudiants en matière de Psychologie.
Nous pouvons y lire que  la conscience est une prise de position de la psychologie  contemporaine à l’égard de la subjectivité ;  qu’elle permet de comprendre ; que l’évolution de la psychologie scientifique à l’égard de la conscience apparaît lorsqu’on compare les textes de H. Piéron ,1908 relatifs à la conscience de J. Piaget, 1974 relatifs à la prise de conscience dans la conduite ;  que la psychologie évolue au cours des recherches, (bien évidemment ! )

Les psychologues contemporains s’inscrivent comme des chercheurs de terrains. Dire qu’ils pensent au quotidien leur profession parce qu’ils sont impliqués directement dans l’évolution constante des personnes et de leur société va de soi.

Aujourd’hui les psychologues définissent leur activité comme relative à la complexité psychique de l’humain et du sujet dans sa personnalité, sa singularité, sa vie intrapsychique et  son intériorité au sein d’une société en mouvance.

Le Titre de Psychologue sanctionné par le Master de psychologie, est protégé par la loi n°85-772 du 25 juillet 1985.

Dans l’exercice de son activité, le Psychologue tient compte de la personne dans sa globalité et dans tous les aspects de sa vie en tant que sujet humain respectable et respecté. Il est le spécialiste et le généraliste de la vie psychique, en référence au titre unique de Psychologue.

Ce travail avec la vie psychique mobilise le langage, la parole les mécanismes psycho-dynamiques fondamentaux conscients, préconscient, inconscients.

L’exercice et la pratique du Psychologue se réfèrent au champ de la Psychologie, dans une approche de type scientifique propre aux Sciences Humaines enseignées à l’Université en son socle rationnel et fondamental nommé « la Psychologie ». Ce savoir global réunit l’ensemble des connaissances qui composent la discipline de « La Psychologie » et la diversité de ses champs d’application.

L’exercice du psychologue s’inscrit dans une dimension de  recherche permanente.

Les compétences du Psychologue en sa qualité de spécialiste de la vie psychique se situent dans le domaine de la relation, de la communication, de la construction de l’identité de la personne humaine et de son autonomie fondamentale dans sa vérité subjective.

La mission d’intervention du Psychologue est en permanence à plusieurs niveaux logiques de communication et d’écoute clinique :
-  la communication ordinaire, intercommunication (ou communication avec l’autre),
- la subjectivité, le non observable, c’est-à-dire la prise en compte du champ de pensée de l’autre, dans sa singularité 
– l’intersubjectivité,  ou l’espace d’interaction entre les différents éléments de pensées, conscients et inconscients. C’est ce qui permet au psychologue d’entendre un autre discours : le manifeste ; ce qui est donné à voir et à entendre dans la communication ordinaire, la réalité, le motif de consultation, recueils spontanés du discours, et le latent ; ce qui n’est pas donné directement à voir et à entendre. Ce que l’on peut entendre dans un deuxième plan.

Les psychologues ont une démarche rigoureuse vis-à-vis de la question du conscient et de l’inconscient grâce à la méthode clinique et à  celle des tests de personnalité.

Voici une présentation synthétique de notre exercice professionnel au quotidien.

Nous nous demandons la raison pour laquelle ce Philosophe Enseignant a relégué le Psychologue à une mission simplement opératoire dénuée de tous les savoirs fondamentaux

Et vous prions, Madame, de bien vouloir communiquer ces rectifications au cours de votre prochaine émission. Il en va de la qualité de l’information de votre émission, laquelle est largement écoutée.

Vous en remerciant par avance,

Je vous prie d’agréer, Madame, l’expression de mes sentiments distingués.


Les commentaires sont fermés.