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02/10/2013

ORDRE PROFESSIONNEL DES PSYCHOLOGUES - ARGUMENTAIRE

 

Argumentaire en faveur d’un ORDRE PROFESSIONNEL DES PSYCHOLOGUES 

La création d’un Ordre professionnel des psychologues constitue l’aboutissement logique de la définition formelle de la profession établie par la loi du 25 juillet 1985. Cette loi réglementant l’usage du titre de psychologue, visait déjà à lutter  contre les pratiques déviantes de la psychologie et de la psychothérapie. Avec la loi de 2003 qui oblige l’inscription d’exercice au fichier national ADELI, notre profession est désormais réglementée à part entière. Mais ces élémentaires protections du titre et de l’exercice laissent libre cours à la pratique sauvage de la psychologie. Peu importe qu’on ait le titre, tant l’ivresse d’un pouvoir sur autrui est grand…

Ainsi, à ce jour rien n’est réglé, et l’usurpation des méthodes psychologiques et psychothérapiques se décline dans tous les domaines d’activités. Pour éviter ces dérives, nous ne disposons d’aucune instance, en fait et en droit, pour protéger le public et la profession. Il nous a fallu 30 ans, une génération d’épreuves professionnelles, pour réagir !...Notre jeune profession prend désormais de la bouteille.

Les directives européennes, dans l’optique d’une libre circulation des personnes,  pratiquent un nivellement du métier de psychologue par le bas. Aussi l’usager ne peut faire la différence entre la profession de psychologue et de psychothérapeute dans la jungle des « psys»  autoproclamés. Les pouvoirs publics sont incapables de faire respecter la loi de 19… obligeant psychologues et psychothérapeutes en exercice à une inscription sur le fichier ADELI tenu par les Agences Régionales de Santé. De récents signalements d’abus de qualification sont loin d’émouvoir cette organisation sensée nous protéger, et l’administration fiscale n’est pas plus diligente à répertorier les activités libérales de psychologues non déclarées. Alors que 8000 psychologues libéraux sont répertoriés sur le fichier ADELI (chiffre inférieur au nombre de praticiens, car très souvent les psychologues salariés ignorent cette obligation ou n’en voient pas la nécessité), seulement 4700 sont déclarés à la caisse de retraite ad hoc, la CIPAV. Qui s’en émeut ?

Faute d’être psychologue ou psychothérapeute, nombreux sont les malins à se proclamer thérapeute comportementaliste, coach, conseil en gestion de carrière… et autres glissements sémantiques, avec le confort de n’être pas sanctionnés, à la barbe du législateur qui en cas d’usurpation avérée, fait un simple rappel à la loi, se limitant à la protection du titre. C’est la porte ouverte à l’usage plus ou moins averti des méthodes faussement psychologiques par des personnes non qualifiées, et ses conséquences souvent graves en termes de respect de la personne et de son intégrité.

Pour le moment notre profession de psychologue est « réglementée  non organisée par un  ordre professionnel », à la différence des professions « réglementées avec ordre professionnel » tels que médecins, infirmiers, kinésithérapeutes, avocats, officiers ministériels, architectes, experts comptables, géomètres experts, notaires,. Notre métier, quelque soit le mode d’exercice, public, libéral ou associatif, ne peut plus faire l’impasse de la création d’un Ordre, adoptant nos Actes de Compétences et un Code de déontologie commun (tels qu’ils sont décrits et publiés dans le livre « les Psychologues, , édité en juin 2013 par les éditions Elzévir)

- D’autres organisations de psychologues prônent la création d’un « collège national professionnel » : si ce dernier aurait les mêmes attributions qu’un ordre professionnel, le SPEL ne voit pas l’intérêt de cette dénomination. Le SPEL, tant par égard au  public qu’aux pratiques psychologiques, voit dans cette originalité « collégiale » l’introduction d’un flou symbolique qui nous marginaliserait, eu égard aux autres professions citées. En effet, un Ordre professionnel représente une instance disciplinaire : d’une part, il a mission de renforcer la qualité des professionnels en exigeant formellement d’eux le respect des principes de moralité, de probité, de compétence et de dévouement indispensables à l’exercice de la psychologie ; d’autre part, il protège l’usager de l’exercice sauvage de la psychologie et de la psychothérapie, ainsi que de l’utilisation abusive des termes « psychologie » et « psychothérapie ».

- Il est aussi proposé par d’autres organisations une «certification Europsy » privée : ce caractère privatif est d’autant plus alarmant  qu’il se substitue à l’indispensable préalable de la structuration nationale de notre métier; nous voyons en « Europsy » une organisation financière, qui échappera très vite à la plupart d’entre nous. D’autant que cette organisation, largement parrainée par les professeurs d’université, est une menace d’instrumentalisation par des « enseignants » qui sont loin de vivre notre statut et de nos difficultés de libéraux ou de salariés d’organisations sanitaires.

C’est d’ailleurs dans cet esprit d’indépendance et de qualité des compétences pour respecter le public, et de confraternelle solidarité que s’est créé le Syndicat des Psychologues en Exercice Libéral (SPEL), en 2003.

Dès 2003, nous avons ressenti la raréfaction des emplois salariés des psychologues, confirmée par une étude de notre caisse de retraite libérale (CIPAV) relative à la montée en force des « robinsons de l’emploi », c'est-à-dire l’inflation galopante, non démentie à ce jour, de cadres qui refusant le chômage, optent pour l’exercice libéral ; c’est ainsi que les adhérents de la CIPAV ne cessent d’augmenter. Dès ce début du XXI siècle, nous ne pouvions plus vivre notre pratique à l’aune de nos confrères salariés. En effet, les psychologues libéraux sont en première en ligne à subir de multiples concurrences déloyales et illégales, alors que les psychologues salariés sont au moins protégés dans le secteur sanitaire et social par des conventions collectives nationales.

Aujourd’hui et plus que jamais, l’exercice du psychologue libéral se trouve confronté au développement incontrôlé du « marché du bien-être ». C’est un véritable paradoxe de voir se paupériser les psychologues, alors que l’usurpation sauvage de nos techniques plus ou moins « arrangées » assure l’enrichissement des « marketeurs d’une opportuniste psychologie rock and roll ». Cette situation résulte du business de la formation continue : la vente tous azimuts de quelques ficelles psychologisantes à des actifs et des chômeurs en mal de repères, a engendré autant d’apprentis sorciers, tirant leur aura de l’agencement verbal attendu par le client, se limitant à flatter son narcissisme.

OUI, le SPEL affirme que L’EXERCICE ILLÉGAL DE LA PSYCHOLOGIE ET DE LA PSYCHOTHÉRAPIE EXISTENT, dans un esprit de marchandisation de l’humain.

OUI, après 10 ans de travail et l’écoute de chacun d’entre nous, le SPEL confirme que seul un Ordre professionnel peut donner des repères symboliques trop souvent oubliés, dont chaque professionnel a besoin pour respecter la déontologie et établir une liste nationale des psychologues, si mal gérée par les ARS. Faute de recrutements institutionnels, les nombreux jeunes psychologues « libéraux par obligation », face à des cliscients de plus en plus déstabilisés socialement et professionnellement, doit trouver une  forte cohésion professionnelle avec la légalisation de nos préconisations publiées dans « LES PSYCHOLOGUES, leurs actes de compétence professionnels ; leur exercice et leurs pratiques spécifique : la psychologie»…

Le 15 septembre 2013.

Marie-Ange HELIE, Présidente

Mireille BOUSKÉLA,  Vice Présidente