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03/04/2007

Des psychologues qui défendent et promeuvent les psychologues

Nous avons choisi l’exercice en libéral parce qu’il nous assure,
- autonomie constructive, mais isolement,
- liberté précieuse, mais exposition quotidienne à des risques financiers,
- responsabilité prenant appui sur une éthique et une déontologie validée par notre diplôme de haut niveau universitaire, mais sans aucun cadre juridique adapté.

Dans ce cadre d’exercice déjà difficile, mais que nous avons choisi, n’est pas considérée la situation concurrentielle sévère à laquelle le psychologue en libéral est assujetti : il ne s’agit pas de la concurrence interne mais de celle, plus insidieuse mais de plus en plus massive, du marché du « bien-être ». Ce marché économique est véhiculé par l’idéologie du tout psy qui fourvoie le public et l’expose délibérément à de mauvaises pratiques.

Et bien aujourd’hui, c’est la loi qui vient promouvoir cette concurrence et nous discréditer :
Le projet de décret venant en application de l’article 52 de la loi de santé publique d’août 2004, réglementant le titre de psychothérapeute, est une discrimination grave de notre profession.

Si le Conseil d’Etat valide ce projet, c’est la disparition des psychologues cliniciens qui nous menace, a fortiori nous, qui exerçons en libéral.

Actuellement, une partie des organisations professionnelles de psychologues n’ont pas pris la mesure de l’enjeu et du péril et acceptent de négocier les propositions du ministère de la santé. Mais cela revient tout simplement à anéantir notre profession. C’est inacceptable.

De quoi s’agit-il ?

Savez-vous exactement ce que disent les textes de ce projet de décret qui met en danger la pérennité de la place du psychologue en ville et la valeur de son diplôme ?

Dans le souci premier de clarifier une situation plus ou moins fantaisiste des psychothérapeutes, cette loi va finalement, et a contrario de ses intentions premières, légaliser pour le présent et l’avenir, tous ceux qui prétendent pouvoir exercer du soin psychique sur autrui, notamment les « psychothérapeutes et thérapeutes».
L’objectif est de donner un titre avec des pré-requis de bas niveaux d’étude, obtenus à l’université ou dans des instituts privés, vaguement agréés par les pouvoirs publics.

Pour bien saisir la forfaiture caractérisée contre laquelle le SPEL se bat et se mobilise quotidiennement dans l’urgence, en voici la description très précise :

La gageure du gouvernement est de proposer en 400 ou 500 heures ce que l’université se propose d’assurer en 5, voire 6 ANNEES.
Nous dénonçons que pour faire passer cette loi dans les esprits, les rédacteurs de ce projet ont utilisé abusivement pendant quelques temps le terme Master. Nous savons bien entendu que l’université délivre le diplôme de Master à un étudiant, dans une logique obligatoire de 5 à 6 années d’études universitaires. Or, ce futur titre de psychothérapeute se réclame d’un « niveau » master, avec un enseignement pourtant réduit à l’extrême minimum de 400 ou 500 heures de psychopathologie et 500 heures de stage…si besoin.

En d’autres termes, l’abus scandaleux du gouvernement consisterait à permettre un accès direct à l’enseignement du Master de psychopathologie sans pour autant avoir accompli les années précédentes (L1, L2, L3, M1, anciennement DEUG, licence et maîtrise de psychologie).
Il faut savoir que certaines organisations nationales de psychologues négocient en ce moment ce principe scandaleux. Sans oser l’écrire explicitement, elles sont prêtes à cautionner la création d’un doublon de master taillé sur mesure, pour valider finalement tout ce qui existe en termes de psychothérapeutes sur le marché. Cela pour le présent et l’avenir.

En termes de loi, il s’agit d’une discrimination sans précédent où notre profession est visée, et dans son sillage, du démantèlement de l’université.

Nous sommes donc à un carrefour où il s’agit d’imposer un choix politique : soit une formation de haut niveau, soit une formation dans un monde totalement déréglementé, c'est-à-dire uniquement marchand.

Il faut briser le tabou de cette concurrence sauvage mais si bien organisée

L’activité syndicale du SPEL a donc décidé de mettre au grand jour et de dénoncer cette situation de concurrence abusive, déloyale et, qui plus est, dangereuse pour le public.

Le SPEL dit que oui, l’exercice illégal de la psychologie existe, pratiqué banalement par une explosion de « peutes », conséquence de la marchandisation de l’humain et de son esprit, et que le gouvernement va bientôt soutenir et légitimer.

Les professions jusqu’ici non réglementées (psychothérapeutes, coachs et autres thérapeutes) ont su profiter de vides juridiques pour s’établir et ceci, sans aucune obligation de formation. Il s’en crée encore tous les jours.
Quant aux écoles privées de formation à la psychothérapie, afin de s’ouvrir à un marché encore plus grand, celles-ci peuvent n’avoir aucun critère de sélection, n’hésitent pas à utiliser le savoir de la psychologie comme marchandise, mais à un niveau rabaissé et en réalité non qualifiant.

Les psychothérapeutes, aujourd’hui, ont tout à gagner. Ils se mobilisent ardemment, cotisent massivement à leurs organisations représentatives, collectent des fonds pour attaquer et contre attaquer nos arguments en faveur d’une fausse transparence, manipulent ainsi et cooptent un public fragile et crédule, pratiquent un lobbying forcené et sont très présents au ministère de la santé.

Ce titre légalisé de psychothérapeute, tel que le ministère le présente, trompera définitivement le public sur la nature réelle de leurs compétences.

Quels enjeux pour les psychologues ?

La profession psychologue est, quant à elle, dans une situation hybride : son titre est réglementé depuis 1985, mais son exercice ne l’est pas. Nous nous reposons sur nos diplômes, croyant que ceux-ci nous protègent. Mais les temps ont changé. Le respect du savoir de haut niveau et de ceux qui l’ont acquis se voit dominé par des enjeux économiques de tous bords qui font loi.

La profession libérale en France n’a pas de définition juridique, ni l’exercice du psychologue. En cas de problèmes, nous relevons du droit commun. Tout le monde ne peut pas s’intituler psychologue (l’usurpation du titre est puni pénalement), mais tout le monde peut faire de la psychologie, notamment les « peutes », les consultants, les formateurs, les magazines …
Et le public est perdu et ne nous discerne plus (en libéral, les thérapeutes sont souvent considérés comme étant équivalents aux psychologues via ce lobbying très agressif et très convaincant).

Or les psychologues sont actuellement suffisamment nombreux pour couvrir les besoins nationaux. Le marché est déjà saturé, les jeunes psychologues sont au chômage. Alors, de qui se moque-t-on ?

Les professions universitaires réglementées (avocats – experts comptables - architectes) se sont battu à Bruxelles pour faire valoir leur haut niveau de qualification à la hauteur de leurs responsabilités professionnelles.

Que faisons-nous, nous psychologues, garants des bonnes pratiques de la psychologie,
- en réponse au démantèlement de notre diplôme ?
- face à l’utilisation illégale de l’exercice de la psychologie ?
- face à l’exposition du public aux dangers des mauvaises pratiques et des dérives sectaires ?

Ce que fait Le SPEL

- Il défend la formation de haut niveau
- Il s’oppose à la marchandisation de la formation et au nivellement par le bas que ce côté marchand impose
- Il s’oppose à ce projet de décret qui permettra à des gens ayant une formation élémentaire et minimaliste d’obtenir le titre de psychothérapeute (contrairement aux recommandations européennes qui préconisent le troisième cycle universitaire comme niveau de formation minimum)
- Il s’oppose donc à ce que le soin psychique soit considéré comme une entité insignifiante voire méprisable, considérations qui seraient contraires au développement des civilisations.
- Il est le seul syndicat professionnel à s’opposer et à dénoncer la création de ce « doublon » de Master taillé sur mesure, pour valider finalement tout ce qui existe en termes de « peutes » « pseudo-psy » sur le marché.

Ce que propose le SPEL

Nous sommes dans une situation d’urgence dont les enjeux sont de défendre la réputation, la légitimité et la qualité au titre de professionnels responsables de l’exercice libéral et nous prémunir contre une concurrence déloyale mais légalisée par l’Etat. La protection du public nous concerne.

Le SPEL s’est créé en 2003 pour répondre à la demande spécifique des libéraux en ce domaine. Nous lançons un appel urgent à nous rejoindre au titre d’une mobilisation urgente de la solidarité professionnelle et de la prise de conscience collective car nous avons pressenti le danger arriver dans l’indifférence générale.

Nous avons d’ores et déjà demandé assistance à un cabinet d’avocats et sommes déterminés à faire valoir nos revendications. Nous n’hésiterons pas, si cela s’avère nécessaire, à nous engager dans la voie d’une procédure contentieuse, et à déférer le décret litigieux au Conseil d’Etat voire, en cas de besoins, à la Cour Européenne des Droits de l’Homme. Nous espérons poursuivre cette action jusqu’à son terme sans devoir abandonner la procédure faute de moyens financiers.

Contrairement aux grandes centrales syndicales, les syndicats professionnels ne reçoivent aucune subvention. Ils financent eux-mêmes la défense de leur profession, donc le droit d’exister. Mais seule une poignée de professionnels cotise pour l’ensemble à un syndicat professionnel. En comparaison, les géomètres experts libéraux sont 2000 en France et les 2000 adhèrent à leur syndicat professionnel. Ils sont extrêmement bien protégés, parce que leur syndicat dispose de moyens financiers suffisants. D’autres professions libérales sont dans cette situation. Et nous ?

C’est donc une mobilisation collective et massive qui s’impose pour soutenir ceux qui y travaillent bénévolement, en sus de leur cabinet.

Ainsi, nous souhaitons ardemment que vous veniez nous rejoindre pour asseoir notre identité de psychologue en libéral et valoriser nos moyens d’actions dont les plus urgentes :
- la lutte pour une juste réglementation du titre de psychothérapeute basé sur la formation initiale du Master en psychologie
- la lutte contre le libre jeu de la marchandisation de l’esprit humain et la dévalorisation, voire la disparition de notre diplôme et de la profession.
- la lutte pour la protection du public contre les mauvaises pratiques et les dérives sectaires au nom des exigences cardinales de santé public telle que la définit l’OMS.

Et par voie de conséquence :
- la légalisation du code de déontologie des psychologues
- la légalisation des actes de compétence qui singularisent et définissent l’exercice de la profession

Sachez qu’aujourd’hui :
- cette profession est mal protégée dans les textes et règlements et menacée par les nouvelles lois,
- les moyens syndicaux sont les seuls moyens dont les professionnels peuvent disposer pour se défendre,
- l’isolement du psychologue n’est plus viable aujourd’hui puisque la loi nous attaque

Il est donc urgent de se réunir et d’adhérer au SPEL, seul syndicat de libéraux et déjà très mobilisé, pour qu’il puisse pleinement agir, tant par les moyens financiers que par le poids de sa représentation de la profession.
Il y va de la sauvegarde d’une profession, d’une éthique, de la santé psychique ou publique.

Votre présence, votre expérience, vos idées sont indispensables. Venez nous rejoindre. Adhérez !

Avec nos salutations confraternelles.

Aulnay-sous-Bois, le 3 avril 2007

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