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10/04/2008

CONFERENCE -DEBAT SUR LA CREATION DE L'ORDRE PROFESSIONNEL DES PSYCHOLOGUES

SUITE A LA CONFERENCE-DEBAT ORGANISEE A PARIS, SUR LA QUESTION DE LA
CREATION DE L’ORDRE PROFESSIONNEL DES PSYCHOLOGUES,
LE SPEL REAGIT….



Représentant notre syndicat professionnel acompagnées de quelques confères, le vendredi 4 avril 2008, nous nous sommes rendues à la conférence-débat organisée par la FFPP au CNAM à Paris, ayant pour thème « Faut-il créer un ordre des psychologues ? ». Avec la participation à la tribune de M. J.M. BALLESTER, Secrétaire départemental Île de France du SNP, du professeur de psychologie M. R. LECUYER, président de la FFPP, et d’un modérateur, membre de la FFPP.

D’emblée, ce débat aurait pu tout simplement tourner court, tant les conférenciers ont mal traité le sujet.

Nous avons donc donné de la voix, permettant ainsi aux langues de se délier sous forme d’interventions pertinentes et de vérités toutes bonnes à dire. Quand bien même le débat demeura bien plat, faute d’un vrai désir de la part des intervenants de communiquer sur le sujet.

Ces derniers n’ont pas su exposer clairement ce qu’est un ordre professionnel, ni à quoi il sert, ni surtout l’état des lieux de la profession et les vrais enjeux actuels. Pourtant, ces deux organisations avaient la prétention de convier toute une profession à un débat fondamental sur son avenir.

En effet, M. Ballester au terme de son exposé sur l’historique et le juridique des ordres professionnels, nous affirma du bout des lèvres sa position et celle du SNP favorables à un ordre des psychologues.
De leur côté, les deux représentants de la FFPP, nous ont donné le spectacle d’une pièce de théâtre loufoque et affligeante, arguant que la FFPP « n’était nipournicontre et y réfléchissait » (une gestation chronique instituée, puisque son ancêtre, la Société Française de Psychologie, SFP, avait initialisé le débat il y a déjà plus de 40 ans). Son Président, le Pr. Lécuyer tout en martelant ce jour là qu’il ne représentait que lui-même, (allez comprendre !), nous fit bien entendre son hostilité à l’ordre professionnel des psychologues. Ses justifications se perdirent dans un raisonnement politicard aussi filandreux que vide, et pour cause : il n’est pas psychologue, n’en connaît pas la pratique, encore moins les problèmes posés quotidiennement par l’absence de réglementation de notre profession. De plus, il connaît encore moins le désarroi du public face à la prolifération d’offres d’accompagnement ou de soins psychiques farfelues, proposées par les autoproclamés (peutes de tout poil, coatchs etc…). En revanche il était fier de nous vendre, par une opération marketing rapidement ficelée, son dada, l'EUROPSY", qui est grosso modo une certification qualité des psychologues européens.

Ensuite, pour masquer le vide, la tribune nous resservit la tarte à la crème habituelle comme si nous n'étions pas au courant qu'il existât : LeCodededéontologiedesPsychologues. Bref, nous étions dans le vif du sujet.

Nous menâmes le contradictoire, rondement, librement et de façon percutante depuis l'amphithéâtre. La fête battait son plein. Nul besoin de trôner à la sainte tribune pour donner une leçon sur la levée de tabous qui paralysent notre profession.
D’ailleurs, les langues se délièrent déversant leurs rancunes contre l’Université et notamment :
- son immobilisme stalinien depuis 40 ans,
- ses professeurs de psychologie qui dilapident allègrement pour l’appât du gain, la science psychologique et nos savoirs faire. Sans état d’âmes, ils interviennent dans des formations de «psychothérapeutes de tout poil », organisent des formations de médiateurs de justice, des formations de coaching... etc...en 400 heures, sans sélection autre, parfois, qu’en acquitter le coût. La supercherie consiste à affirmer que ces « techniciens » version formation ultra light, seront des praticiens issus "d'un haut niveau de formation " (sic). Cela s'appelle vendre le Château de famille en appartements, voire le détruire pour vendre le terrain nu aux bâtisseurs. Et encore, ces profs ne sont pas gênés de nous donner des leçons d’éthiquesetdedéontologie au cours de notre cursus universitaire. La morale de cette histoire….

Ces profs ont également l’outrecuidance de participer aux réunions décisives des psychologues qui continuent naïvement, (pourquoi donc s’en priver) à les accueillir dans leurs réunions. Et bien chers confrères, le SPEL n’en est pas, et n’en sera pas, tant que ces professeurs qui nous trahissent en seront. C’est ainsi que ce bon M. LECUYER, professeur de psychologie s’est octroyé une mission impossible : unifier la profession dont il ne fait pas partie.

Ainsi, nous déclarons que l’ordre professionnel des psychologues est notre chantier, à nous et seulement à nous les psychologues. Nous entendons en débattre et en décider nous mêmes.
- Autres moments de ce « débat », M. Lécuyer se garda bien de présenter les situations des pays où l’ordre en place permet des ouvertures extraordinaires. Ainsi, la Présidente du Conseil de l’Ordre du QUEBEC, Mme Marie-Rose CHAREST, a présenté dernièrement une de loi réglementant les psychothérapeutes, devant l’Assemblée Nationale en présence des Ministres concernés. Autre exemple, les moyens financiers des ordres permettent d’avoir des permanents et donc des représentants à des postes stratégiques et notamment européens. Par exemple M. PIERANGELO SARDI Psychologue Italien est Président du Conseil Européen des Professions Libérales (Céplis), (duquel nous sommes membre). Il se garde aussi de dire que les professions réglementées à ordre seront celles qui sortiront leur épingle du jeu dans les transpositions de directives européennes.
- Ces intervenants cristallisèrent l’attention sur le choix du Ministère de tutelle, en en faisant un problème, prenant l’exemple des architectes et de leurs changements successifs de Ministères de rattachement. Et alors? Le métier d'architecte n'en est pas affaibli pour autant, ni intellectuellement, ni économiquement...L'ordre des architectes est parvenu à imposer l'homme de l'art dans toute construction de 100 M2 et plus, alors que nous n'avons pas été fichus de négocier quoi que ce soit avec le Ministère du travail lors de la création des bilans de compétences en 1991 par Martine Aubry...

Pour conclure. La FFPP annonçait ce débat avec la formule suivante : « La commission de formation continue de la coordination régionale d’Île de France organise une conférence-débat dont l’enjeu est d’informer, mais aussi de faire travailler ensemble, les psychologues de la région sur une question cruciale pour l’avenir de notre profession : Faut-il créer un Ordre des psychologues ? »
Premièrement, que vient faire la formation continue dans cette histoire ? Deuxièmement, franchement, pour s’informer, internet c’est mieux. Troisièmement, quant à l’enjeu de la conférence débat, notre modeste avis est que la FFPP ait trouvé ce motif vendeur pour faire sa promotion.


Réfléchissons !...

…Et comparons. Il y a 40 ans, les entreprises recrutaient des psychologues, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Le premier cabinet de recrutement fut créé à PARIS en 1960 par un psychologue. Aujourd'hui, le métier est tenu par des franchisés sans qualification, usant de stagiaires pour faire passer les bilans psychologiques. (Et en l’absence de stagiaires, les opératrices font l’affaire). Les bilans de compétence sont pratiqués le plus souvent par des professionnels sans qualification... les psychologues sont exclus des médiations de justice au profit de "médiateurs » formés en 600 heures.

Par ailleurs, la loi des professeurs de psychologie s'est imposée, dans une parfaite traîtrise en amorçant, le démantèlement de notre titre universitaire et de notre profession. De même le CNAM vend le diplôme de psychologue du travail à PARIS comme en province, contribuant à ce démantèlement : les cadres viennent y acheter une ou deux UV, qu'ils utilisent dans leur entreprise ou pour ouvrir un cabinet de consultant.
Ce double jeu des universitaires contribue à instaurer un climat de défiance délétère pour notre corps professionnel ; concurrence déloyale et illégale. Notre exercice en libéral est spolié et le public, ne sait plus à quel « psy » se vouer. Le vrai, le faux, le déclaré officiellement, le non déclaré qui pratique clandestinement.

Notre métier nous cantonnerait-il dans un manque de vision stratégique sociale globale, au profit de la relation individuelle ? Certes, certes, nos préoccupations humanistes ne doivent pas nous faire oublier que le nerf de la guerre, c’est l’argent.

Quelle évolution ? Et si tous les psychologues de France et de Navarre se donnaient la main.

Enfin, revenons à notre « débat ».

L'amphithéâtre, conscient du désordre de la profession, était globalement favorable à un ordre.

In fine, les organisateurs de la réunion eurent l'outrecuidance de nous demander l’aumône, pour participer aux frais de cette manifestation. On aurait mieux compris qu'ils organisassent un vote pour ou contre un ordre professionnel si tel avait été leur objectif réel. Le résultat eut été trop probant. Les masques tombent toujours….

A lors, qu'attendez vous pour réagir ?

Mireille BOUSKELA, Présidente du SPEL
Marie-Ange HELIE, Vice Présidente du SPEL