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16/02/2007

Communiqué du SPEL

Communiqué du Syndicat Des Psychologues en Exercice Liberal

A propos du vote des amendements 104 et 105 modifiant l’article 52 de la loi du 9 août 2004 visant a réglementer l’usage du titre de psychothérapeute .

L’article 52 de la loi de santé publique du 9 août 2004, réglementant l’usage du titre de psychothérapeute, a fait l’objet, le 11 janvier 2007, de deux amendements proposés par le député Bernard ACCOYER et adoptés par l’Assemblée Nationale.

D’une part, outre la qualité des débats parlementaires qui ont précédé le vote desdits amendements, nous sommes satisfaits de constater que l’une de nos revendications essentielles a été entendue par les députés, précisément : l’exigence d’une formation universitaire préalable à l’exercice indépendant de l’activité de psychothérapeute. Cependant, le niveau et le contenu de cette formation n’étant pas définis dans l’article de loi, nous restons vigilants devant la rédaction du futur décret d’application, lequel se limite, sans autre précision, à requérir des futurs psychothérapeutes une formation de 400 heures théoriques et 500 un stage de seulement cinq mois, fractionnable en tant que de besoin.

Or, dans le respect de l’esprit de la loi, le décret d’application ne peut que fixer le principe suivant : le Master de psychologie ou le doctorat de médecine spécialité psychiatrie, diplômes universitaires, doivent s’analyser comme les pré-requis incontournables pour prétendre à une formation complémentaire en psychothérapie. Car, n’est pas scientifiquement à même d’exercer la seule activité de psychothérapeute celui ou celle qui ne dispose pas au préalable de la connaissance théorique et pratique donnée par le seul canal universitaire dans le cadre des cursus susvisés. Ne pas prendre en compte ce niveau d’exigence aboutirait, de notre point de vue, à consacrer un principe de discrimination entre les personnes pourvues d’une formation universitaire poussée et les personnes dotées d’une formation élémentaire acquise hors circuit universitaire. Il serait aisé de prouver qu’une telle discrimination ne se justifie nullement pour des raisons d‘intérêt général.

D’autre part, le deuxième amendement entérine la création de commissions régionales d’accréditation des psychothérapeutes déjà en exercice avant la date de promulgation de la loi. Hors le fait que les Commission régionales de validation doivent, à notre sens, nécessairement être composées d’un psychologue et d’un médecin psychiatre (les praticiens communément appelés « membres de droit »), nous nous élevons contre le critère quantitatif retenu en vertu duquel les « professionnels justifiant d’au moins trois années d’exercice sous la dénomination de psychothérapeute » peuvent prétendre à une validation professionnelle de leur activité. Ici encore, dans le respect même de l’esprit de la loi, une telle validation professionnelle de l’activité de psychothérapeute doit impérieusement tenir compte des exigences cardinales de santé publique. Dès lors, pourront être autorisés à user du titre de psychothérapeute les professionnels réunissant les conditions alternatives suivantes :
- Titulaires d’une licence de psychologie ayant 10 années d’expérience en psychothérapie à compter de l’obtention de la licence au jour de la date de la publication du décret ;
- Titulaires d’une maîtrise de psychologie ayant 5 années d’expérience en psychothérapie à compter de l’obtention de la maîtrise au jour de la date de la publication du décret

Enfin, le SPEL rejoint la position de la Société Française de Psychologie qui rappelle l’ambiguïté induite par l’article 52, en ce que ce dernier autorise les psychanalystes qui ne sont ni psychologues, ni psychiatres, à exercer de droit l’activité de psychothérapeute. « En effet, le titre de psychanalyste n’étant pas protégé, il relève uniquement de la liberté associative de créer une société de psychanalyse. Tout groupement de psychothérapeutes auto-proclamés a donc loisir de contourner l’esprit de la loi et d’obtenir ainsi, de droit, le titre de psychothérapeute. »

LE SPEL est donc déterminé à faire valoir ses revendications et n’hésitera pas, si cela s’avère nécessaire, de s’engager dans la voie d’une procédure contentieuse. Car, si c’est laisser le libre jeu du marché en la matière et l’éclosion de ces écoles dites de « psychothérapie » qui manipulent les âmes et les esprits fragiles, la réglementation ne sert à rien. Il serait alors préférable de laisser les choses en l’état au détriment de l’intérêt général. Nous assisterions au règne du libre marché du mieux être, sans considération aucune des exigences cardinales de santé publique. Il en va de la protection des intérêts des usagers.
En clair, le risque est bien trop grand de voir la traduction réglementaire de l’article 52 de la loi du 9 août 2004 pervertir l’esprit même de cette loi en cautionnant ni plus ni moins les pratiques sectaires.


Le 30 janvier 2007

Contact :
Syndicat des Psychologues en Exercice libéral - SPEL
Mireille BOUSKELA, Présidente
Marie-Pierre SICARD DEVILLARD, Commission Psychothérapie
29, rue Auguste Blanqui – 93600 Aulnay S/Bois

14/02/2007

APPEL A LA MOBILISATION DES ETUDIANTS

ETUDIANTS EN PSYCHOLOGIE, VOTRE AVENIR EST EN DANGER – L’ETAT DEMANTELE VOTRE DIPLÔME UNIVERSITAIRE : C’EST UN FAIT SANS PRECEDENT - APPEL A LA MOBILISATION CONTRE LE PROJET DE REGLEMENTATION DU TITRE DE PSYCHOTHERAPEUTE

S’il est voté, le projet de décret visant à réglementer le Titre de Psychothérapeute, (article 52 de la loi de santé publique d’août 2004) légitimera l’installation de pseudo-professionnels à peine formés dits « psychothérapeutes », dans le secteur du soin psychique, de l’entreprise ou de la Justice. En effet, ce décret – dans sa troisième version - prévoit une formation en Psychopathologie d’à peine un an, confiée à l’Université (avec 500 heures théoriques et 500 heures de stage pratique). La loi légitimera aussi les psychanalystes auto-proclamés, c'est-à-dire non titulaires d’un diplôme de Psychologue ou de Médecin psychiatre et tous les médecins, non spécialisés en psychiatrie.

VOUS, AUJOURD’HUI ETUDIANTS EN PSYCHOLOGIE A L’UNIVERSITE, vous serez donc concurrencés - au sortir de vos cinq à six années d’études universitaires consacrées par un MASTER - par des pseudo-professionnels formés au rabais, ceux qui aujourd’hui même achètent au prix fort leur pseudo-diplôme de « psychothérapeute » dans des écoles privées pompeusement nommées Instituts et trop souvent sous l’étiquette d’un FAUX MASTER, QU’IL SOIT DE THERAPEUTE OU DE COACH. Ce sont les mêmes qui, demain, iront faire cautionner par l’Université ce pseudo-diplôme privé pour 400 heures théoriques, à grand renfort de VAE et de commissions régionales locales où le passe-droit sera de mise, pourvu qu’on soit du bon côté du manche politique. Ce qui est largement le cas pour tous ceux qui s’auto-proclament aujourd’hui n’importe quoi, y compris sous le prétexte d’un mini-enseignement en psychologie dispensé dans les écoles privées (voir Pages Jaunes Internet).
Parce qu’il propose une formation indigente sous le couvert de l’Université, parce qu’il met à bas le principe de validation des connaissances fondamentales par l’Université, parce qu’il veut démanteler la valeur du diplôme universitaire, l’Etat actuel porte un pur défi aux savoirs de haut niveau fondamental théorique et pratique établis par l’Université. Or, ces savoirs basés sur le pluralisme des connaissances et des enseignements sont la condition nécessaire et suffisante de toute éthique et de toute déontologie professionnelle. L’Etat actuel porte ainsi une attaque sans précédent à la valeur du diplôme universitaire donnant droit à un Titre professionnel, seul garant du savoir fondamental, de la recherche et de la dynamique civilisatrice. Il attaque notamment de plein fouet la valeur du Titre de Psychologue, établi par la loi du 25 juillet 1985, Titre qui avait pour but de faire le ménage chez les gourous et les charlatans faisant soit-disant profession de psychothérapie. Il s’agissait pourtant d’une avancée majeure pour l’équilibre sociétal et la protection du public.

Total, à quoi assistons-nous aujourd’hui avec stupéfaction? A la volonté de l’Etat actuel d’ouvrir LE TEMPLE DU PSYCHISME HUMAIN ET DE SA NECESSAIRE INTEGRITE, en tant que siège des libertés et des droits fondamentaux des personnes, AUX MARCHANDS DU BIEN-ETRE ET DU TOUT-PSY. En l’occurrence, les 450 techniques actuelles répertoriées dites « de psychothérapie », toutes plus disparates les unes que les autres et dénuées de toute cohérence interne, pourraient s’aligner sur les psychothérapies pratiquées par les psychologues et par les médecins psychiatres. Alors que ces dernières relèvent du registre de la scientificité, parce qu’elles sont fondées par un diplôme universitaire de haut niveau fondamental théorique et clinique.

NOUS VOILA DONC REVENUS PLUS DE VINGT ANS EN ARRIERE : POURQUOI CETTE REGRESSION QUI OUVRE UNE BRECHE DANS L’OUVERTURE AUX DERIVES SECTAIRES, PORTE ATTEINTE AUX DROITS FONDAMENTAUX ET AUX LIBERTES DES PERSONNES, NEGLIGE DE PROTEGER LES USAGERS ET DISCRIMINE LES PSYCHOLOGUES.

Les représentants du Syndicat des Psychologues en Exercice Libéral (SPEL*) tirent la sonnette d’alarme. En vue d’une meilleure protection du public en matière de psychothérapie, ils préconisent comme pré-requis au Titre de Psychothérapeute, la formation initiale de Master de Psychologie (ou de diplôme de Médecin spécialisé en Psychiatrie), puis une formation secondaire et spécialisée : soit, pour les psychologues, deux années supplémentaires après le Master de Psychologie (pour un minimum de huit ans d’études).

ETUDIANTS, MOBILISEZ-VOUS – INFORMEZ-VOUS – CONTACTEZ-NOUS AU SPEL